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CréationsDiscographie

cd
2015
"20 ans !"

Double album enregistré en public [2015]

Cd1 : Les Ogres & la fanfare Eyo’nlé
Cd2 : Les Ogres & leurs invités [Christian, Serge et Grégoire de Têtes Raides // Florent et Mourad de La Rue Kétanou // Anne Sylvestre // Guizmo et Danielito de Tryo // Daniel Mermet // Francesca Solleville // Laulo et Jojo des Hurlements d’Léo // Debout sur le Zinc // Loïc Lantoine // Benoît Morel // Melissmell // Winston McAnuff & Fixi // Frédéric Fromet // TiMike // Léo & les Ogrillons // Camille de La Meute Rieuse // Guillaume Lopez // Nico Quintin…]

Disons-le clairement d’emblée : les Ogres se sont régalés durant toute cette année sur la route à célébrer leurs 20 ans de carrière ! Et ça s’entend sur ce double album live.

Ils se sont régalés de la chaleur, de l’énergie et de la richesse du partage tant artistique qu’humain avec les huit musiciens de la fanfare béninoise Eyo’nlé. C’est avec eux qu’ils ont souhaité créer ce spectacle anniversaire, en enrichissant la palette déjà large de l’instrumentation de leurs titres, et lui insufflant une énergie différente, celle d’un autre continent. De cet échange sont nées d’inédites versions de plusieurs de leurs titres [Grand-mère, Accordéon pour les cons, le medley…], comme une nouvelle preuve de cette capacité des Ogres à constamment se réinventer qui est devenue au fil du temps une de leurs singulières marques de fabrique. Ils ont aussi intégré au répertoire certains morceaux d’Eyo’nlé, comme l’explosif Africa Night. Mais cette fanfare d’excellents musiciens sait aussi se muer en redoutable chorale gospel [Oklounon] au sein de laquelle les frangin(e)s ont eu le plaisir de se glisser délicatement [Wanyinyi / Togbelgbe]. Et, ensemble, c’est à une véritable réappropriation métissée du Saturne de Georges Brassens, qui va bien au-delà de la simple reprise, qu’ils se sont livrés [Sadjou Saturne].

Conscients de vivre là une histoire particulière, les Ogres ont su très vite qu’il leur serait indispensable de graver cette nouvelle aventure, humaine autant qu’artistique, sur disque. C’était l’idée de ce live qui devait initialement se composer d’un seul album. Mais…

Ils se sont également régalés à partager la scène tous les soirs, sur la dernière partie de la tournée, avec, outre la fanfare, une kyrielle d’invités. Certains ont passé des semaines entières sur la route avec les Ogres, d’autres sont venus ponctuellement au gré de leurs agendas. L’idée était de reprendre des titres à eux ou elles, ou des chansons d’artistes leur tenant lieu de référence commune. On retrouve naturellement sur ce second disque des collaborations, presque évidentes, avec des amis de longue date [Têtes Raides sur Journal, La Rue Kétanou sur S.D.F. d’Allain Leprest, Tryo sur Société, tu m’auras pas de Renaud, Les Hurlements d’Léo sur Au creux de ton bras de Mano Solo, Debout sur le Zinc sur Les mots d’amour, Loïc Lantoine sur Jour de lessive, Benoît Morel de La Tordue sur Ou và-t-on…]. Mais aussi des artistes moins attendues avec lesquelles les Ogres partagent des valeurs communes. On parle ici de ces grandes dames de la chanson française que sont Anne Sylvestre [Le Lac St Sebastien] et Francesca Solleville [sur Ma France de Jean Ferrat]. Dans le même esprit, on peut évoquer Daniel Mermet et son fort et poignant Deux enterrements, texte écrit le jour-même dans les loges de l’Olympia. Et puis il y a des compagnonnages plus récents avec des artistes qui peuvent pour certains d’entre eux sembler plus surprenants car évoluant dans d’autres esthétiques mais qui partagent une philosophie semblable, celle de la scène comme principal terrain de jeu. C’est le cas de Melissmell [sur Les Brebis, et S.D.F.] ou de l’iconoclaste Frédéric Fromet [J’ai tout plein d’amis au Medef], de Guillaume Lopez [S.D.F.] et Camille Simeray de La Meute Rieuse [Une valse pour rien du même Leprest] issus de la galaxie occitane, ou de Winston McAnuff et Fixi [Garden of love] et Timike [ex-Mister Gang, sur Aminata] aux tendances caribéennes. Et pour accueillir tous ces artistes, la fratrie s’était armée de son Nico Quintin, batteur tout terrain de son état. Enfin, mentionnons les Ogrillons, enfants des Ogres déjà présents sur les albums de Pitt Ocha, venus joyeusement interpréter Ces petits riens.

Et c’est comme ça que ce live s’est transformé en double album. Parce qu’il était impossible pour les Ogres - sans même évoquer le public - de ne pas garder trace de ces moments-là…

Les Ogres se sont régalés aussi, évidemment, grâce à l’accueil qui leur a été réservé par un public [près de 250 000 personnes sur l’ensemble de la tournée] dont la ferveur n’a eu d’égale que… n’a pas eu d’égale, en fait ! Ils avaient souhaité que ce spectacle soit une véritable fête, anniversaire oblige. De la liste des morceaux, soigneusement choisis dans une double décennie de carrière, à l’apport de la fanfare, tout y participait. Et le public, bien plus encore que les Ogres ne l’avait imaginé, est devenu une composante majeure de cette fête ! Partout, sur chacune des 70 dates de ces dix mois de route, l’accueil a été impressionnant de frénésie et de joie partagée. Et les commentaires traduisaient le bonheur ressenti dans une forme de communion avec des artistes dont le plaisir à être là, ensemble, transpirait de scène. Fidèles de la première heure [souvent devenus parents avec enfants], néo convertis, amateurs pas venus depuis un moment mais qui ne pouvaient envisager de ne pas être au rendez vous de ces 20 ans ou simples curieux venant découvrir ou rattraper leur retard, tous ont participé à faire de cette tournée anniversaire une étape exceptionnelle au sein d’un parcours qui, déjà, n’en manquait pas. Le genre d’année qui vous incite à repartir pour une décennie supplémentaire !

En somme, si les Ogres se sont tant régalés, c’est parce que cet anniversaire leur ressemblait, en ce sens qu’il s’articulait autour des notions fondamentales qui guident leur carrière mais aussi leurs vies : celles de la rencontre et du partage.

Et si c’est bien à l’aune du plaisir pris à être ensemble qu’on juge de la qualité d’une fête, alors celle-ci est un modèle du genre.