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Double vinyle
Tribu réunie et orchestrée par les Ogres de Barback
Et quelle tribu ! François Morel, Olivia Ruiz, Mouss et Hakim, Tryo, Didier Wampas, Magyd Cherfi, Christian Olivier, Benoit Morel, Rosemary Standley, Idir, Massilia Sound System, Alexis HK, Loïc Lantoine, Féfé, Flavia Coelho, Danyel Waro, Jean-Didier Hoareau, René Lacaille, Lionel Suarez… et Pierre Perret !
[sortie : 20 octobre 2017]
Il était une fois…
Il était une fois… l'été 1988. Les quatre frères et sœurs Burguière ne sont pas encore les Ogres de Barback. Ils sont à Cergy dans le combi VW de leurs parents, il n’y a pas de ceinture de sécurité, pas de climatisation ni de GPS et il y a Papa qui fume cigarette sur cigarette, Maman qui regarde la carte routière, partant pour 800 kilomètres de nationale congestionnée. Direction l’Ardèche pour les vacances. Le poste est à cassette, il n’y en a qu’une. C’est celle de Pierre Perret. Elle fera dix ans de bons et joyeux services, aller-retour, retour-aller, puis dans le walkman, sur la chaine hi-fi du salon… un véritable coup de foudre pour les chansons du Pierrot.
Bien plus tard, ayant suivi les pas de leur ainé chansonnier, les Ogres rencontrèrent Monsieur Pierre Perret, et ils n’en firent qu’une bouchée ! Une amitié, de celle dont on fait les histoires d’ami Pierrot, d’ogres et de petit poucet, était née.
Aujourd’hui, Les Ogres de Barback ont demandé à l’ami Pierrot de leur prêter sa plume, ses chansons et son cœur pour réunir et orchestrer une tribu autour de ces chansons qui ont bercé tant d’âmes et tant d’histoires. De tous âges, de tous horizons géographiques ou musicaux, les artistes qui la composent mêlent leur sensibilité à celle du Pierrot, pour la relecture partielle d’une œuvre, avec laquelle ils ont tous, comme chacun de nous, une histoire personnelle. Il n’en fallait pas moins pour fêter 60 ans de chansons de Pierre Perret…
Il était une fois… la plume [et parfois la voix] du maître Pierre, le savoir [dé]faire des élèves Ogres de Barback et une luxuriante tribu pour un disque, pour une fête !
Pierrot, par François et Magyd
Il était une fois… un poète qui ne prenait pas la pose des poètes avec lavallière, grande écharpe et cheveux au vent… Celui-ci mélange la gaudriole et la délicatesse, la gauloiserie et le tact, la rigolade et l’élégance, la vraie, celle qui lui permet d’écrire une chanson sur le viol sans jamais prononcer le mot « viol ». Selon l’humeur, il se fend la poire ou nous fend le cœur, parfois les deux en même temps. Plutôt que dire le dégoût, la violence, la laideur du monde, il choisit comme un enfant de faire la liste de tout ce qui rend la vie merveilleuse. Schubert, Van Gogh, Léautaud… Et la belle chanson quand elle est signée par un auteur de la trempe de Pierre Perret.
François Morel
On ne rencontre pas Pierre Perret à la première écoute. A la première écoute, on est un enfant et on rit car de prime abord tout fait rire chez lui. Ses p'tits yeux frisotis, sa queue en trompette cochonne et le Zizi qui suit. Et puis la rencontre se fait quand on ne rit plus. Il y a soudain un ciel plus large chargé des larmes des hommes que seul un sorcier décroche des nues. Aujourd'hui je ris encore et aujourd'hui je pleure encore de l'abîme qu'il sait creuser et des sommets qu'il escalade mon Pierrot pour trouver la langue des hommes qui fait la fraternité. Merci monsieur mon vieux poto, merci mon maître.
Magyd Cherfi
Le mot de Pierrot
Je ne savais pas…
Je ne savais pas que tant de jeunes gens (et moins jeunes !) sans se connaitre forcément avaient ménagé pour moi une petite place tendrement privilégiée entre les deux ventricules de leur gros cœur. Ils ont choisi eux aussi de traverser la vie en vivant leur passion, tout comme moi. Je n’étais pas certain du tout qu’ils pouvaient chialer en même temps que moi, partager les mêmes colères et les mêmes éclats de rire…
Je ne savais pas que leur palpitant à eux aussi était prêt à éclater en faisant le premier pas sur le plateau de La Cigale, de l’Olympia ou celui du mythique, terrifiant et merveilleux des Vieilles Charrues.
Je ne savais pas que ces étonnants jeunes gens s’apprêtaient à traverser la vie avec, eux aussi, le refus posé au bord des lèvres, le refus de la facilité du système imposé, de la bêtise encouragée par les marchands de vent… le refus de tricher, de rentrer dans le rang, d’obéir aux dictats de la pensée toute faite.
Oui, c’est grâce à mes chers Ogres que je sais tout cela à présent… ils s’appellent Mathilde, Alice, Sam et Frédo et ils sont pourris … de talent ! Ils ont l’esprit aussi mal tourné que le mien ! Tant pis pour eux !...
Eux aussi me rejoindront en enfer. Eux et tous les autres. Tous mes enfants naturels qui feront des petits à leur tour. Pour le bonheur des gens libres.
Grand merci mes amis.
Pierre Perret